Fiction de Élève Serpentard:Le jour où tout commença
J’étais assis sur cette chaise délabrée devant le bureau depuis maintenant une bonne demie heure avec pour seule compagnie ce tic-tac méprisant de cette horrible pendule. J’attendais que Mrs Cole daigne bien vouloir montrer le bout de son nez pour me dire ce qu’elle avait à me dire. Lorsque je la vis sortir de la pièce de derrière avec ce petit sourire qui se voulait bienveillant, je sus qu’elle avait une chose importante à dire, un sourire sur ce visage décharné ne pouvait laisser entrevoir qu’une chose importante. Elle s’assit, toujours avec ce petit sourire idiot et me salua :
-« Bonjour Tom, j’espère que je ne vous fais pas lever trop tôt. »
-« L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt paraît-il. » marmonnais-je
Comme à chaque fois que je lui adressais la parole, elle se raclait la gorge mal à l’aise. J’exerçais sur cette femme un pouvoir qui me fascinait, comment un enfant de 10 ans pouvait-il…faire peur ? à une personne de son âge.
-« J’ai reçu ce matin l’appel d’un homme qui voudrait passer vous voir, un certain…dumbissor, quelque chose comme cela, je n’ai encore aucun détail de pourquoi il veut vous voir, mais il est temps que je vous révèle quelque chose… »
Je ne répondis pas rajoutant à son malaise. Je continuais de fixer sur elle un regard inanimé. Aussi elle reprit :
-« Voilà Tom, je vais être direct avec vous…votre mère ne viendra pas vous chercher…jamais »
Ce fut la foudre qui tombait. Pour quelle raison ma mère ne viendrait pas ? Je cherchai partout dans la pièce un signe, n’importe quoi qui puisse me sauver de là. La bouteille de gin reposait sur le haut de l’étagère, je rabattis mon regard sur la directrice, était-elle saoul déjà si tôt le matin ?
-« Tom écoutez moi, votre mère ne peut venir parce qu’elle est décédée.. »
Ma mère était morte, cette nouvelle aurait dû me faire mal, me détruire, j’aurais du hurler à cette femme qu’elle était folle…le petit soulèvement fuguasse de mon cœur fut si rapide qu’il était déjà oublié. Mrs Cole parlait toujours :
-« Elle n’a pas eu la force de continuer à vivre une fois que vous êtes né, nous aurions dû vous le dire depuis longtemps et puis le temps passait et vous étiez toujours là donc on pensait que vous resteriez toujours, mais maintenant que ce monsieur se présente et si il s’agit d’une adoption c’est pour le bien de tous qu’il fallait que vous soyez au courant…Tom, vous m’écoutez ?? »
-« Bien sur Mrs Cole, puis-je rejoindre mes camarades pour le petit-déjeuner ? »
Elle me regarda incrécule, mais acquiesça en silence. Je partis sans un regard.
J’étais orphelin…Au fond je l’avais toujours été, je ne verserai pas de larmes, ma mère ne voulait pas de moi, sinon elle ne serait pas morte alors pourquoi pleurer sur une personne qui ne m’avait pas désiré ? Je l’ai attendue, espérée, je m’attendais à ce qu’elle me donne tout ce dont je n’avais pas trouvé dans cette horrible établissement. Je m’arrêtai sur la pas de la porte de la cantine, tout ces sales gamins braillard étaient là à rire comme des perdus, mon regard se posa sur ce morveux de Billy Stubbs qui, la veille, une dame était venu pour l’adopter et lui avait donné un lapin pour le faire patienter jusqu’à ce qu’elle revienne. Il cria aux autres à mon entré :
-« Voilà Tom, lancé tous votre bol sur lui »
Une rage m’envahit je voulais lui broyer les os, lui faire mal…jamais plus je ne me ferrais marcher sur les pieds, jamais plus personne ne me ferrait du mal….Et tout se passa au ralentit, je les vit tous se lever d’un coup brandir leurs bols de porridge vers moi et les lancer dans ma direction…Jamais une seule goutte de porridge m’atteignit, tout rebondit sur moi comme si j’étais dans une bulle transparente…Un silence tomba sur la cantine tous fixait leur regards ébahis sur moi… Moi-même, j’avais peur…Je ne savais pas ce qui c’était passé, j’avais voulu que rien ne me touche et…rien ne me toucha. Personne n’eut le temps, du moins pour le moment de reparler de cet incident, parce que Mrs Cole arriva et s’arrêta elle aussi net le regard rivé sur le sol :
-« QUI A MIS LA CANTINE DANS CET ETAT ??? »
Personne ne pipa mot aussi je répondu avant de tourner les talons pour retourner dans ma chambre :
-« C’est Billy madame »
Tout le monde garda une exclamation sourde dans leurs gorges, je les avais dénoncés…Et bien oui dorénavant je dénoncerais puisque tout n’était que faux semblant, puisque ma propre mère ne m’a jamais aimé, personne ne le pourrait, alors je décidai qu’à partir d’aujourd’hui, avant de me rendre compte que personne ne m’aime, je vais les détester avant et si fort que jamais plus personne ne voudra m’aimer…Jamais ma vie ne sera une déception dans ce cas là. J’allais prendre les choses en mains…
Assis sur mon lit, je regardais mes mains, était-ce elles qui avaient fait ce genre de champ de force ? Mais comment était-ce possible ? Je les levaient devant moi, les pointaient sur mon armoire et pensa à ce stupide lapin…Il était là, devant moi, à me regarder de son air ahuri. C’était impossible ! Et pourtant, il était là…Ce pouvoir aurait dû m’effrayer, mais je me sentais plus fort, plus mûr, soudainement, j’avais le pouvoir de me venger, de faire du mal ??
J’observais ce lapin débile, pouvais-je le tuer ? Je me concentrai dessus, et tout ce qu’il réussit à faire c’est de partir de ma chambre. Je soupira de mécontentement, pur hasard que tout cela. Je m’endormis.
Un bras me secoua violemment me tirant de mon sommeil, j’arrachais mon bras de l’emprise de Mrs Cole, qui me fixait de son œil glacé :
-« Est-ce vous qui avez osé faire une chose pareille ?? »
Derrière, Billy pleurait. Je me redressa et leva les épaules en signe d’ignorance, la directrice me jeta un regard glacé et murmura, les dents serrées :
-« Ce lapin ne s’est pas pendu tout seul quand même !! »
Le lapin s’était pendu !! Je sentis un sourire torve s’inscrire sur mes lèvres, ce stupide lapin m’avait obéi.
Je ne sais pas quel moyen je réussis à me débarrassé de Mrs Cole, mais j’y arrivai assez bien et fier de ce qui se passait en moi, j’arpentais le couloir des dortoirs d’un pas conquérant. Tout ces idiots rentraient dans leurs chambres dès que j’arrivais.
Lors du déjeuner je jouis d’un nouveau pouvoir, assis à ma table, seul dans mon bout j’avais pris pour habitude de toujours avoir les fonds des plats, chose qui amusait particulièrement mes chers camarades. Aussi, aujourd’hui, je demandai à me servir en premier, Billy me regarda :
-« Dans tes rêves Jedusor »
Je ne savais pas si c’était possible, mais en regardant le plat et en me concentrant fortement il vola doucement des mains de Billy aux miennes. Ils me regardaient, tous éblouis et ils cherchaient à s’éloigner de moi le plus possible. Billy se leva d’un bon et hurla en me pointant du doigt :
-« Tu te crois fort Jedusor ? Montre-nous comment tu arrives à faire cela ! »
-« Je le fais c’est tout »
-« C’est pour ça que personne ne veut de toi et que tu es ici depuis si longtemps, tu es si anormal, tu seras condamné à rester ici de toute façon »
Lentement je tournai mon regard de braise vers lui. Il avait raison méditais-je, bien sûr qu’il avait raison, ma mère m’a laissé ici parce que je suis anormal, peut-être suis-je fou, mais en tout cas un fou qui pouvait se venger. D’un coup, Billy se tordit de douleur les mains crispées sur son ventre, je ne sais pas si c’était moi qui faisait ça, mais j’accentuai ma pensée sur un feu brûlant et Billy se mit littéralement à hurler, j’éclatais de rire sous le regard médusé de mes camarades effrayés. Aujourd’hui, j’en étais sur, j’avais un pouvoir qui ne venait de je ne sais où, mais je comptais bien m’en servir, et le faire grandir...